Un procès va s'ouvrir bientôt: le procès d'Emi contre Redigi qui permet de revendre légalement ses musiques achetées légalement en ligne.
Redigi est une jeune startup d'un an proposant un service original aux internautes: celui de revendre d'occasion les morceaux achetés légalement sur les boutiques de musique en ligne.
Le service est astucieux: chaque morceau vendu par l'internaute est vérifié pour voir sa provenance et sa légalité puis est effacé du disque dur de l'utilisateur pour être transféré sur un cloud: le cloud de Redigi sur lequel d'autres personnes pourront acheter ce morceau d'occasion.
Ce modèle économique ne convient pas aux acteurs de la musique, et Emi a porté plainte contre Redigi pour recèle de biens sous droits d'auteur.
Le procès qui commence ce vendredi va donc être passionnant, chaque partie plaidant sa bonne foi.
Emi accorde le droits de vendre d'occasion des CD, des dvd, des disques mais refusent que cela soit possible pour les morceaux vendus de manière dématérialisée.
Le programme informatique de Redigi gérant le transfert des droits est pourtant un exemple:
il scanne en continu vos disques durs à la recherche de copie de sauvegarde de morceaux que vous avez vendus et vous empêche d'y accèder à nouveau, et repère et signale dans les disques les contenus de musiques acquis illégalement par l'utilisateur.
Emi demande 150 000$ de dommages et intérêts à Redigi par morceaux de musiques de seconde main revendus sur cette plateforme, car Emi ne comprend pas l'intérêt pour le consommateur comme pour les artistes d'avoir à la fois une possibilité de céder des morceaux acquis légalement à un tiers pour les consommateurs, et la possibilité pour les auteurs de faire de la pédagogie en montrant à l'utilisateur et en interdisant d'utiliser les morceaux acquis illégalement.
Vendredi sera donc un jour noir où l'industrie du disque va encore se tirer un boulet de canon dans le pied si Redigi perd son procès.